Tranquilité

Aeden arriva au petit trot, secouant joyeusement la tête, fuettant l'air de sa queue pour éloigner les mouches, poussant de petits hennissements à peine audibles. Elle trempa ses sabots dans l'eau, et s'amusa a éclabouser les tétards environants avec son museau. Ce jeu dura quelques minutes. Lorsqu'elle eût finit, elle avança un peu plus dans les profondeurs de la rivière, et commença à s'abreuver lorsque l'eau lui arriva jusqu'au genous. Sans raison particulière, elle sursauta et releva brusquement la tête, espionnant les alentours. Rien. Comme d'habitude.

Des moments comme celui-ci où elle se faisait des peurs seule, il y en avait plusieurs dans la journée, le plus souvent étant lorsqu'aucun de ses congénères n'étaient là. Mais elle s'y était habituée, et ne ce plaignait pas de ces "tocs". A quelques mettes d'elle, elle appercevait un tapis d'herbe grasse à l'ombre d'un jeune arbre. Ne pouvant y résister, elle sortit le l'eau, se secoua, et galopa jusqu'au pin. Quelques foulées plus tard, elle se laissait molement tomber à son pied et broutait paresseusement.

La jument aurait du se douter qu'un bel étalon noir l'observait... Mais, visiblement, Full était trop bien caché. Bah voui, l'avait l'air parano celle là, il n'allait pas aller la voir ni lui parler, ayant trop peur de provoquer la mort de la jument, simplement en disant "salut" d'un air joyeux. Très peu pour lui. La nature n'était pas avec lui, ne voulant apparement pas qu'il soit caché. Des feuilles tombaient sur ses yeux, sa croupe, son dos, ses naseaux, et il était chatouilleux des naseaux.

Full souffla doucement sur la feuille et celle-ci alla s'écraser contre la jument psycopathe What a Face

. L'étalon esperait que son odeur ne serait pas repérée... Dans ses prières, il bascula légèrement et prit une branche dans le ventre, qu'il cassa. CRAC. Comment être plus discret me direz vous ? Demandez à Full Moon, l'étalon noir le plus discret de tout le Wyoming.

Alors qu'elle s'était presque assoupie, Aeden entendit le bruit caractéristique d'une branche que l'on casse. Par réflexe, elle se leva d'un bond, et recula de quelques pas. Elle fut étonée de ne voir aucun homme lui bondir dessus. Après un dernier regard méfiant, elle pointa ses oreilles en avant, et, curieuse, commença à fouiller les buissons les plus proches.

Elle ne s'était pas trompée. Aucune présence humaine n'était là. Frustrée de ne trouver rien d'autres que des feuilles (fort appétissantes, au passage), elle retroussa sa lèvre suppérieure, et levant la tête, poussa un petit hénissement mi plaintif, mi enjoué.